Quand l’automne arrive et que les températures baissent, je ressens toujours cette envie irrésistible de cuisiner des plats réconfortants. La saucisse de Morteau au chou est l’un de ces trésors culinaires franc-comtois qui me rappelle les repas dominicaux chez ma grand-mère. Ce mariage parfait entre la fumée de la saucisse et la douceur du chou crée un plat à la fois simple et généreux, idéal pour nourrir toute la famille.
L’histoire de la saucisse de Morteau : un trésor du Jura
Avant de vous dévoiler ma recette familiale, laissez-moi vous raconter pourquoi cette saucisse est si spéciale. La saucisse de Morteau, aussi appelée « Belle de Morteau », est un produit emblématique de la Franche-Comté qui tire son nom de la petite ville de Morteau dans le Doubs. Ce qui la rend unique, c’est son fumage traditionnel dans un tuyé, une grande cheminée pyramidale où elle est suspendue pendant plusieurs jours.
La première fois que j’ai préparé ce plat, c’était pour l’anniversaire de mon mari qui est originaire du Jura. J’étais terriblement nerveuse car sa mère fait une version légendaire de ce plat! Mais depuis, j’ai perfectionné ma technique et aujourd’hui, même ma belle-mère me demande parfois des conseils (une victoire dont je suis particulièrement fière).
Les ingrédients : simplicité et authenticité
Ce qui fait la beauté de cette recette, c’est sa simplicité. Privilégiez toujours des produits de qualité pour un résultat optimal. Voici ce dont vous aurez besoin :
- 1 belle saucisse de Morteau (environ 400g) – vérifiez bien qu’elle porte la petite étiquette en bois qui garantit son authenticité
- 1 chou vert (ou chou frisé) de taille moyenne
- 4 pommes de terre à chair ferme
- 2 carottes
- 1 oignon
- 2 gousses d’ail
- 1 bouquet garni (thym, laurier, persil)
- 20cl de vin blanc sec du Jura (un Savagnin si possible)
- Sel, poivre
- Un peu de beurre ou d’huile d’olive
Un jour, n’ayant plus de vin blanc, j’ai tenté l’expérience avec de la bière blonde artisanale. Le résultat était différent mais tout aussi délicieux, avec une légère amertume qui se mariait parfaitement avec le fumé de la saucisse. N’hésitez pas à faire vos propres expérimentations!
La préparation : un moment de patience
Étape 1 : Préparer le chou
Commencez par retirer les premières feuilles du chou qui sont souvent abîmées. Coupez-le en quatre et retirez le trognon central qui est trop dur. Lavez soigneusement les quartiers sous l’eau froide, puis coupez-les en lanières d’environ 2 cm de largeur.
Astuce de cuisinière : Pour atténuer l’odeur du chou pendant la cuisson, ajoutez une croûte de pain dans l’eau de cuisson ou un bouchon de liège. C’est ma grand-mère qui m’a appris ce petit secret, et ça fonctionne vraiment!
Étape 2 : Préparer les légumes
Épluchez et émincez l’oignon. Épluchez les carottes et coupez-les en rondelles. Épluchez les pommes de terre et coupez-les en gros morceaux. Écrasez légèrement les gousses d’ail avec le plat d’un couteau (sans les éplucher).
J’aime ajouter une touche personnelle en incorporant quelques champignons de Paris ou, quand c’est la saison, des girolles que je ramasse avec mes enfants dans les forêts jurassiennes. Ces petits extras apportent une dimension forestière qui se marie à merveille avec la saucisse fumée.
Étape 3 : La cuisson, moment crucial
Dans une grande cocotte, faites revenir l’oignon dans un peu de beurre jusqu’à ce qu’il devienne translucide. Ajoutez ensuite le chou et laissez-le suer pendant environ 5 minutes en remuant régulièrement. Ne brûlez pas le chou, il doit juste commencer à s’attendrir.
Versez le vin blanc et laissez réduire pendant 2-3 minutes. Ajoutez ensuite les carottes, les pommes de terre, l’ail et le bouquet garni. Salez légèrement (attention, la saucisse est déjà salée) et poivrez selon votre goût.
Couvrez d’eau à hauteur, portez à ébullition, puis baissez le feu. Laissez mijoter pendant environ 20 minutes. Pendant ce temps, piquez votre saucisse de Morteau avec une fourchette en plusieurs endroits (cela évitera qu’elle n’éclate pendant la cuisson).
Étape 4 : L’union parfaite
Après les 20 minutes de cuisson des légumes, déposez délicatement la saucisse sur le dessus. Ne l’enfouissez pas complètement dans les légumes, elle doit cuire en partie à la vapeur. Couvrez et laissez mijoter à feu doux pendant encore 30 à 35 minutes.
L’hiver dernier, j’ai reçu en cadeau une cocotte en fonte émaillée, et je dois dire que la différence est notable! La chaleur se répartit de façon plus homogène et les saveurs se développent mieux. Si vous n’en avez pas, une marmite classique fera parfaitement l’affaire, mais si vous cuisinez souvent des plats mijotés, c’est un investissement que je recommande chaudement.
Les erreurs à éviter
- Ne faites jamais bouillir la saucisse à gros bouillons, elle risquerait d’éclater et de perdre sa saveur
- Ne salez pas trop au début, la saucisse va libérer son sel pendant la cuisson
- Ne coupez pas la saucisse avant de la servir, elle perdrait ses sucs
- Évitez de trop cuire le chou, il doit rester légèrement croquant
- N’utilisez pas un vin de cuisine bas de gamme, préférez un vrai vin blanc que vous aimeriez boire
Le service : un moment de partage
Servez ce plat bien chaud dans un grand plat de service ou directement dans la cocotte pour plus d’authenticité. Coupez la saucisse en tranches épaisses au dernier moment, devant vos convives. Accompagnez d’une bonne moutarde à l’ancienne et d’un verre de vin blanc du Jura.
Chez nous, ce plat est souvent au menu des dimanches d’hiver, quand toute la famille se réunit autour de la table. Mes enfants, pourtant difficiles avec les légumes, se régalent toujours de ce chou qui a mijoté dans les sucs de la saucisse. C’est un plat qui rassemble et réconforte, exactement ce dont on a besoin quand le froid s’installe dehors!
Variations et astuces personnelles
Au fil des années, j’ai développé quelques variantes de cette recette classique. Parfois, j’ajoute des lardons fumés que je fais revenir avec l’oignon au début pour encore plus de saveur. D’autres fois, j’incorpore quelques pommes fruits coupées en quartiers pendant les 15 dernières minutes de cuisson, ce qui apporte une touche de douceur et d’acidité qui équilibre parfaitement le fumé de la saucisse.
Pour les soirs où je suis pressée, j’utilise mon autocuiseur qui réduit considérablement le temps de cuisson. Le résultat est un peu différent, moins mijoté, mais tout aussi savoureux et prêt en moitié moins de temps. La cuisine traditionnelle peut s’adapter à nos vies modernes sans perdre son âme!
Le mot de la fin
Cette saucisse de Morteau au chou est bien plus qu’une simple recette pour moi, c’est un héritage, une tradition que je transmets à mes enfants. Chaque fois que je prépare ce plat, les odeurs qui envahissent ma cuisine me ramènent instantanément dans celle de ma grand-mère. C’est cette magie de la cuisine que j’aime tant : sa capacité à nous connecter à nos racines, à nos souvenirs.
N’hésitez pas à vous approprier cette recette, à l’adapter selon vos goûts et vos traditions familiales. La cuisine vivante est celle qui évolue tout en gardant son essence. Et si vous passez un jour par la Franche-Comté, faites un détour par Morteau pour goûter cette saucisse dans son terroir d’origine, c’est une expérience culinaire que vous n’oublierez pas!
Résumé de la recette
Titre de la recette | Saucisse de Morteau au chou |
Temps de préparation | 20 minutes |
Temps de cuisson | 55 minutes |
Temps total | 1 heure 15 minutes |
Nombre de portions | 4 personnes |
Niveau de difficulté | Facile |
Cuisine | Franc-comtoise |
Catégorie | Plat principal |
Ingrédients principaux | |
---|---|
Saucisse de Morteau | 1 (environ 400g) |
Chou vert | 1 moyen |
Pommes de terre |
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